CFE-CGC - Europe / International : Covid_19

Publié le 6 Avril 2020

Europe, es-tu là ?

La crise sanitaire liée au COVID-19 a montré encore une fois la fragilité de notre Union européenne et les profondes divisions qui persistent sur les solutions à apporter à des défis qui, plus que jamais, nous unissent par-delà les frontières et les nationalités dans une seule et unique situation dramatique.

Sans revenir sur les compétences européennes qui sont en matière de santé très limitées, nous avons toutes les raisons de nous interroger sur les réponses que doit apporter l’UE sur le plan économique.

A part l’assouplissement du pacte de stabilité et l’achat massif de titres pour 750 Mds par la BCE, pour l’heure nous ne savons pas si les chefs d’état et de gouvernement trouveront enfin une solution pour venir en aide aux pays les plus touchés par la crise. Corona bounds ? Mécanisme européen de stabilité ? Tel est le dilemme d’actualité. Mais est ce que celles-ci sont les bonnes questions ? Car ici il ne s’agit pas de compenser des dérapages budgétaires mais de faire face à une crise, d’abord sanitaire et humaine, qui nous a touchés tous de plein fouet et nous a obligés à nous arrêter avec les conséquences qui sont sous nos yeux. Elle exige que l’UE parle d’une seule voix et propose des mesures ambitieuses qui prennent toute la mesure de la gravité de cette situation.

Enrico Letta, ancien premier ministre italien, a justement dit « Le virus n’a rien à voir avec le déficit ou la dette et nous touche tous ». Un PIB élevé n’immunisera aucun pays contre cette pandémie, toutes les nations européennes sont tristement à égalité face à cette crise.

Alors il faudrait peut-être revenir aux mots de l’un des derniers vrais pères fondateurs de l’Europe, Jacques Delors, qui s’exprimant du haut de ses 94 ans a récemment rappelé que « Pour que l'Union européennes fonctionne, il faut la compétition qui stimule, la solidarité qui unit et la coopération qui renforce » et que le manque de solidarité faisait “courir un danger mortel à l’Union européenne”.

En attendant que l’Europe se décide, que faire ? Plusieurs choses.

D’abord, en tant que citoyens nous avons tous le devoir de prendre cette situation très au sérieux en restant à la maison et en respectant les consignes de confinement. C’est un enjeu essentiel pour nous protéger, pour protéger les plus fragiles et faciliter la prise en charges des malades par le système sanitaire français déjà suffisamment sous pression.

Ensuite, en tant que syndicalistes, nous devons redoubler d’attention afin de faire en sorte que la crise ne soit pas prétexte pour détricoter notre droit du travail, continuant à reproduire les erreurs du passé sans en tirer les enseignements. Au contraire, nous devons œuvrer pour que les travailleurs qui sont en première ligne, ceux qui continuent à répondre présents pour assurer des services essentiels, bénéficient du niveau le plus élevé de protection.

Notre appel s’adresse donc à tous, et en particulier à ceux qui ont un mandat européen, qui sont membre d’un comité d’entreprise européen : soyez actifs, mobilisez-vous au sein de vos fédérations et sollicitez vos instances européennes car la crise dépasse le cadre national. Les réponses apportées au sein de votre groupe en Europe doivent être cohérentes et harmonisées. Cette période ne doit pas permettre de créer ou d’aggraver des inégalités entre les salariés français ou entre salariés d’un même groupe localisés dans différents pays.

La santé et la sécurité sont des droits universels. Ces droits doivent sortir renforcés de cette crise de laquelle de nombreuses leçons devront être tirées.


Faisons-en sorte que personne ne fasse pas du dumping social sur notre dos, pas cette fois. La solidarité doit être à l’œuvre, y compris au-delà des frontières.

Rédigé par CFE CGC Pétrole

Publié dans #COVID19, #Covid_19, #IndustriAll, #UFIP, #cfe-cgc, #cfecgc, #social, #Europe

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